Des profs demandent un compte Google perso

Bonjour,

Des professeurs demandent à des élèves dans le supérieur d’utiliser un compte Google (donc personnel) pour leur cours parce que ces professeurs ont organisé leur cours autour de la suite Google.

  1. Certains élèves, désignés dans la suite de ce message par « nous », refusant de mêler vie personnelle et pseudo-professionnelle ou ne souhaitant pas partager leur vie avec Google, ont manifesté leur souhait ne pas utiliser de compte Google personnel pour ce cours.
  2. Les enseignants ont répondu avoir choisi cette suite d’outils pour sa qualité et sa gratuité, et demandent la création d’un compte par groupe, ce compte pouvant être un faux compte.
  3. Nous avons rappelé aux enseignants l’existence d’outils équivalents mis en place par la DSI de l’école (donc liés aux comptes étudiants et bien dans le registre RGPD) et souligné la gêne causée par le mélange avec la vie personnelle, dans un cours/projet professionalisant.
  4. Les enseignants ne veulent rien entendre et nous disent de faire ce qu’on veut tant que c’est « transparent » pour eux, c’est-à-dire tant qu’on met les documents dans le bon dossier de leur GCloud ; ce qui nécessite un compte Google. Ils répondent à la question de la professionalisation en disant que ce choix d’outil a été fait pour nous habituer à utiliser des outils collaboratifs utilisés par les entreprises* (donc c’était soit Google soit Microscotch).

Ont-ils le droit de demander d’utiliser un compte personnel Google ?
Ont-ils le droit de demander d’utiliser un faux compte ?
Les élèves peuvent-ils refuser en étant légalement protégés d’une pénalisation sur la note ?

Quelles sources me conseillez-vous sur le sujet ?

Il me semble que le RGPD interdit une situation dans laquelle le professeur a accès à des coordonnées personnelles des élèves, ce qui serait peut-être le cas ici, mais je n’ai pas de source.

(Bien entendu j’ai cherché de mon côté et il semblerait que le mot-clé Google dans Qwant renvoie des pages de Google et non concernant Google.)

*: Est-ce que le peux considérer qu’on se moque de moi quand on me dit qu’on a besoin de nous apprendre à utiliser GCloud et que nous apprendre à utiliser Seafile serait strictement moins pertinent ?

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Hello, Je pense que la réponse est là : commencer par aller solliciter la direction de l’école en demandant pourquoi les les enseignants ne privilégient pas les outils qu’elle a mis en place via la DSI.

Sinon je te conseille aussi de voir avec l’April, qui suit ce genre de problématique et milite depuis longtemps pour dénoncer les lobbying des gafams dans l’éducation.

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Bonjour Gavy,

Merci pour ton conseil, je suis allé voir la DSI, qui m’a donné l’adresse mél du délégué à la protection des données, qui m’a clairement indiqué que « [nous sommes] en droit de refuser et de renvoyer le professeur vers la scolarité ou la DSI pour les problèmes techniques liés à l’application ».

J’espère que d’autres élèves auront ce réflexe dans leurs établissement s’ils rencontrent cette situation.

Bonne journée :smiley:

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Ah bonne nouvelle alors ! N’hésite pas à nous tenir informés !

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Bonjour,
La base du RGPD est justement le libre consentement (lapsus pédagogique ;-)).
Pousser un outils non institutionnel, donc sans la certitude de disposer de cette protection des données personnelles défendue pas le règlement, et ne permettre d’autre choix que d’y adhérer… me gêne… à moins qu’il s’agisse de la suite Google education, pour laquelle les accords de confidentialité sont différents.

Oui, la suite (sans mauvais jeu de mots) est attendue avec impatience !
Bon courage

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Bonjour,
il existe une suite d’outils fournit par la DNE mais elle est toute neuve:
https://apps.education.fr/

Elle inclue entres autres nextcloud avec libreoffice online (collabora) A partir de là il n’y a plus d’excuses…
Le fond de cette problématique récurrente c’est la formation des enseignants qui peux friser le ridicule…

Yes, excellente ressource à rappeler.

Sauf que dans le cas présent, c’est pire : il y a déjà des outils en interne. Donc ce n’est pas un problème pour « s’équiper » mais juste pour « utiliser ».

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Cet argument est faux. Ce qui est vrai c’est que l’informatique des entreprises (et des administrations) évoluent justement avec les savoirs-faire numérique des jeunes. Ainsi, si l’école n’enseigne que ce qui se fait déjà, a fortiori les mauvaises habitudes, cela handicape le progrès dans l’informatisation des entreprises.

Pire. Si l’école françaises n’enseigne que des logiciels appartenant à des méga-entreprises, l’effet est que toute l’économie française devient dépendante.

Voilà comment sous couvert de faire de l’Éducation Nationale (ou Populaire), les enseignants utilisant des logiciels non-libres, ne font finalement que de l’Asservissement National (ou populaire).

Il ne faut pas laisser faire, jamais !

Mes propres enfants sont encore trop jeunes pour aller à l’école. Je vous supplie de persévérer.

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L’argument de la gratuité est faux, sauf pour ceux qui ne regardent qu’en surface. On ne paie pas avec des sous, on paie en laissant aspirer ses données. « Vous n’avez rien à vous reprocher, donc vous n’avez rien à cacher », vous a-t-on peut-être dit ? Ceux qui lâchent ça sont totalement incapables de vous dire ce qui est fait des (méta)données collectées lors de l’utilisation de ces services.
(Chiffre d’affaire de Google/Alphabet pour 2019 : plus de 160 milliards de $…
Principalement en offrant des services “gratuits” ? Personne ne trouve ça suspect ?)

Je ne développe pas ici, mais en tant qu’enseignant, mon expérience est que les outils des GAFAM sont conviviaux et ergonomiques (ces corporations ont beaucoup d’argent pour tout fignoler) mais sensiblement moins bons du point de vue pédagogique, car on n’a plus besoin de rien comprendre à ce qui se passe.
Si les profs admettent inciter leurs étudiants à employer des outils qu’ils ne maîtrisent pas et qui décident de pas mal de choses à leur place, alors pas de problème, en effet !

En tout état de cause, depuis l’arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 16 juillet dernier, l’utilisation de services numérique hébergés sous législation américaine est illégale en Europe, car incompatible avec le RGPD.
Pas illégales parce que les clauses à accepter en cochant la petite case “J’accepte” seraient problématiques (elle sont la plupart du temps inacceptables et permettent déjà de dire qu’on n’est pas d’accord de souscrire au service), mais bien pour la seule raison que le service est sous législation U.S.
⇒ Une belle arme contre les partisans du moindre effort, je pense.

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