Coucou @freethenet ,
Et j’en profite pour remercier @rigelk qui a brillamment répondu .
Une précision supplémentaire : tout est question de timing et de priorité. Avant de vouloir une alternative qui a du succès, nous souhaitons une alternative qui marche.
Ça peut paraître bizarre à dire, mais faire un logiciel qui fonctionne correctement, soit pratique à installer et pratique à utiliser, qui utilise un protocole de fédération répandu (ActivityPub), c’est déjà un gros boulot pour une petite asso et un méga-dev (qui est un peu tout seul, même si des contributions commencent à arriver, et merci à ces personnes !)… Bref : nous n’avons pas les moyens de Google-Alphabet, une des plus grandes puissances financières au monde.
Concrètement, cela signifie qu’il faut prioriser et poser chaque étape. La bêta, en Mars, c’est l’étape “les fondations-les murs-le toit” : un logiciel qui fonctionne, les prémices des fédérations avec quelques instances interconnectées, et la démonstration de ce que ça pourra donner.
Ensuite (et cela va prendre du temps), fort·e·s de ces débuts et des retours d’expériences, nous pourrons avancer sur tout ce qui permet de reproduire cette maison, d’en faire un gros village, et d’y avoir une déco et une organisation de l’espace qui donne envie à un max de monde d’y entrer. Mais si on fait cela avant d’avoir un logiciel fonctionnel, bien pensé et documenté, ça ne servira à rien (à part à faire des effets d’annonce -_-… )
YouTube est tellement entré dans notre culture qu’on n’arrive plus à penser autrement qu’en ses termes : on ne dit plus vidéastes, mais “Youtubeurs”. Le danger, c’est de réduire notre façon de penser à celle de Google. Qui a besoin/envie de diffuser de la vidéo en ligne ?
Certes, il y a les vidéastes et leurs chaînes qui existent en mode publish or perish (j’en ai fait partie), mais il y a aussi les particuliers avec leurs vidéos de chatons, de famille et de dashcams, les universités et établissements de formations qui diffusent leurs cours en ligne, les médias qui produisent du contenu vidéo pour leurs sites web, les artistes qui veulent publier une fois de temps en temps leur contenu qu’iels mettent du temps à produire, etc.
L’idée de PeerTube est justement de penser hors des sentiers rebattus par YouTube (qui centralise les contenus pour mieux capter l’attention et les données des gens, qui formate les productions et rythmes de prod pour entrer dans l’économie de l’attention, etc.) : profitons de ce nouvel espace de liberté mentale pour imaginer comment faire mieux/autrement , par exemple en rémunérant de manière plus équitable/efficace/éthique les personnes qui produisent et diffusent de la vidéo !
Donc oui, mille fois oui, la question de la rémunération et des modèles économiques est à poser. Et chez Framasoft, nous nous la poserons sûrement, une fois la bêta publiée. Mais qui a besoin de Framasoft pour se la poser, pour créer/reproduire/adapter des modèles ? PeerTube est un logiciel libre : déjà, on peut coder/faire coder des modules pour le don, le paywall, etc. Car PeerTube donne le moyen de (je caricature) “devenir son propre YouTube en prenant la place de Google” : bref, de prendre les pouvoirs et la responsabilité en mode autogestion !
Pourquoi ne pas commencer dès maintenant à imaginer/rassembler/organiser les personnes intéressées dans une discussion qui leur permettra de trouver les modèles économiques qui leur parlent ? Si on attend tout de Framasoft, on reste dans la posture de consommateur·trice en mode “Dis-nous ce qu’il faut faire, Papa-Google”… Or, chez Framasoft, nous préférons les contributions à la consommation ;). Et il va de soi que nous contribuerons à cette discussion, quand nous en aurons les moyens (il n’y a que 24h dans une journée ^^).
Tl;dr : On ne met pas la charrue avant les bœufs, ne réduisons pas les diffusions de vidéos en ligne aux “YouTubeurs”, pensez à vous organiser sur la question de la monétisation car il n’y a pas besoin de Framasoft là-dessus, et nous apporterons notre part sur cette question, mais pas avant d’avoir un logiciel kivabien.