Humour, ou provoc..?

voir capture jointe ; si quelqu’un peut expliciter la formule…

Je n’ai rien à voir avec ça, mais je vote pour une forme ancienne d’humour. Sur certains sites, on ne peut rien écrire sans qu’un maitre Capello** nous rappelle des règles d’orthographe / de grammaire etc qui n’ont qu’un intérêt secondaire, et qui cassent bien la discussion. Avec le temps, on se rend compte que ces intervenants ont des comportements extrêmes. D’où l’appellation, que je ne qualifie pas, parce que je ne souhaite pas rentrer dans un débat stérile comme il doit en exister plein sur facebook et consorts.

Maintenant, et toujours sans dire ce que j’en pense, ta réaction me fait penser au terme “panoptique”.

Bonne lecture.

**de son vrai nom Jacques Capellovicci, Agrégé de lettres, qui intervenait dans certains jeux télévisés très connus à l’époque, pour justifier certaines orthographes/formes grammaticales.

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C’est un dérivé de grammar-nazi. Une recherche sur le web t’expliquera le terme bien mieux que je puisse le faire.

Exemple :

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Ce commentaire est complètement inapproprié. Non, un retour sur une description de catégorie sur un forum public n’a rien à voir avec le panoptique, qui par définition est la surveillance constante de prisonnièr·es dans une sorte de nationalisation de leur vie privée.

La position de Linguisticae sur les « grammar nazis » n’est qu’une position de linguiste qui veut faire de la sociologie, c’est dans une large part du mansplaining puisqu’elle est à peu près déconnectée de sa formation de linguiste (et puisqu’il ne transmet pas de réelles connaissances de linguistique). Elle ne précise pas les raisons pour lesquelles des gens en ligne corrigent les fautes d’orthographe de leurs pairs, ni même les raisons (pourtant évidentes) pour lesquelles des personnes dans leurs situations sont surreprésentées en ligne. Sociologiquement, elle n’est pas dans l’explication mais dans la condamnation ; Linguisticae fait les vidéos qu’il veut (et elles sont plutôt qualitatives, et recherchées) mais on ne peut pas nier qu’il est surtout connu parce qu’il est partagé sur des réseaux sociaux, dans un contexte de personnification de la critique (notamment dû à la dépendance de leurs utilisataires envers leurs pairs afin d’assouvir leur addiction) et donc de légitimitation de leur addiction.

Je pense que l’usage de la catégorie de « grammar nazi » est inapproprié non seulement par référence au nazisme, mais aussi car ces personnes sont généralement particulièrement vulnérables, voire désaffiliées au sens de Robert Castel (je pense surtout à « Les Métamorphoses de la question sociale » (1995)) ; car je ne crois pas avoir besoin de démontrer que leur espérance de vie serait significativement plus courte que la nôtre ; car ces personnes sont obnubilées par les normes, les conventions de communication, et la forme car elles peuvent être spectacularisées (elles peuvent tenter de se conformer le mieux possible à un traitement général des choses non en fonction de ce qu’elles sont mais en fonction de ce qu’elles paraissent, par anticipation de ce traitement par nos pairs ; l’organisation du spectacle est à la fois une organisation de notre médiocrité passivement co-organisée, et la réalisation d’un modèle de prédiction des comportements électoraux et de consommation, ayant notamment mené à l’élection d’Emmanuel Macron ; l’enjeu des personnes spectacularisées est notamment leur accès à une forme quelconque de solidarité, d’affiliation, la solidarité étant également nommée « interdépendance », et ces personnes pouvant être dans une grande situation de dépendance communicationnelle) ; elles peuvent également être autistes et de ce fait tenter de se conformer avec toute l’application d’une personne autiste à des normes et à des conventions de communication, et donc notamment à l’orthographe, qui peut symboliser, à tort, la forme la plus élémentaire de communication. (Je suis autiste et « elles peuvent également être autistes » indique que c’est un exemple, qu’elles peuvent être confrontées à toutes sortes de plafonds de verre, dans tout contexte productiviste – contractuel ou informel –, notamment en tant que minorités de genre ou/et que personnes racisée ou/et handicapées.)

Ces personnes peuvent être rejetées socialement, voire dégradées, car elles perturbent notre représentation de l’ordre normal des choses, et peuvent donc avoir un principe de présomption de malveillance de leurs pairs, ce qui aggrave évidemment leurs situations. Ce terme (et ses condamnations multiples et convenues) est validiste mais aussi handiphobe, il vient confirmer, en présumant convenablement les personnes s’y identifiant comme valides, leur dégradation. Sa propagation, tant par Linguisticae que par des utilisataires de réseaux sociaux (qui partagent, en retour, des vidéos de Linguisticae), est légèrement, mais profondément malsaine car elle repose sur une personnification de la critique plus caractéristique de l’extrême-droite (production et propagation de névroses contre les étrangers, ici les handicapé·es, les LGBTQIA+, etc.) que de travaux de recherche sociale, orientés donc, comme Framasoft, vers le progrès social.

J’appelle donc à abandonner ce terme désuet.

Corriger des coquilles en ligne est aussi un appel voilé à un peu plus de morale et d’éthique – formes respectivement individuelle et collective d’intelligence communautaire –, ces personnes ont surtout besoin de communautés intentionnelles.

Désolée je suis énervée, ce n’est pas contre vous, mais cette vidéo en particulier m’a longtemps travaillée. Et comme d’habitude, les personnes handicapées sont incapables d’avoir une réponse unitaire face aux attaques qui nous touchent.