Salut,
@petitminion : voilà des propos bien plus constructifs et intéressants auxquels je me fais un plaisir de répondre
En fait, c’est assez simple, logique, et ça ne demande vraiment pas autant de temps qu’il y paraît. Le fait est que les gens ont peur du changement, peur que µ$, les GAFAM et bien d’autres entretiennent, involontairement pour certains (dont pas mal d’utilisateurs de dual boot Ubuntu/Windows, qui transmettent plus ou moins malgré eux leurs peurs sur les autres). Et donc, quand on leur dit : « n’aies pas peur, je vais te mettre une distrib faite pour ceux qui viennent de Windows », ils se sentent un peu rassurés, mais s’aperçoivent bien vite qu’ils n’ont quand même plus leurs repères, et même avec un peu de bonne volonté, ils ont du mal à « décrocher » de Windows, à prendre de nouvelles habitudes, et donc à surmonter leur peur.
Si tu leurs dis : « C’est effectivement différent, il va falloir changer tes habitudes, mais tu verras que si c’est différent, ce n’est pas plus compliqué une fois que tu as franchi le pas. », soit ils abandonnent tout de suite (ça a dû m’arriver deux ou trois fois seulement !), mais je ne crois vraiment pas qu’avec un autre discours et une autre distrib ça aurait été mieux : on en voit plein, sur le forum Ubuntu, qui disent qu’ils abandonnent. Soit ils partent en connaissance de cause, font le petit effort nécessaire pour ne pas céder à la tentation de retourner sous Windows, et du coup ils y arrivent assez vite. Le fait de savoir qu’on est disponible s’ils ont besoin les rassure énormément, mais en fait ils s’en servent assez peu : souvent, une simple question à laquelle on répond en deux minutes au téléphone, et les voilà décoincés et rassurés ! S’ils te demandent de passer pour les aider, souvent ils essaient de bien préparer la liste de leurs questions, tu restes une demie-heure ou une heure, en leur tenant toujours le même langage : « ce n’est pas pareil, mais ce n’est pas plus compliqué », et ils ont appris plein de trucs et sont fiers de savoir se débrouiller. Au bout d’un moment, ils se rendent compte qu’ils ne vont plus jamais sous Windows, et que le dual boot que tu avais mis les embête et ne leur sert à rien !
En leur tenant ce langage, d’ailleurs, les plus courageux ne demandent même pas de dual boot ! Ils savent se convaincre que seule leur peur de l’inconnu les retient, et se jettent à l’eau.
C’est comme ça qu’il faut le voir : soit tu trempes la dernière phalange d’un orteil dans l’eau et tu la retires vite en disant qu’elle est trop froide, soit on te met un peu au défi de plonger… et tu plonges ! Après le premier frisson, tu te mets à nager sans plus trop penser à la température. Et nager, ça réchauffe !
Je ne sais plus qui a dit (@sorgin peut-être ?) qu’il laissait toujours la souris à celui qu’il forme. Excellente pédagogie ! Perso, j’ai tellement l’habitude d’avoir la souris dans la main que je n’y pense jamais et clique à toute vitesse dans tous les sens, au point que je perds souvent les débutants. Mais malgré ça, ils y arrivent quand même (bon, souvent parce que quand, finalement, ils se plaignent que c’est trop difficile, je réalise qu’il faut peut-être rester plus pédagogue !).
Si tu as peur de ne pas pouvoir te rendre assez disponible (mais le temps que tu passes à lire et bâtir de grandes théories, tu pourrais peut-être en passer un peu à la pratique, non ? ), tu peux aussi les orienter vers le GUL le plus proche (bien que, souvent, dans les GUL, ils ne jurent que par Ubuntu et « cassent » la méthode…). Mais bon, je t’assure que, malgré le grand nombre de passages à GNU/Linux que j’ai faits, je n’ai jamais eu de problèmes d’emploi du temps avec cette méthode. Au contraire, bien moins que quand je leur mettais Ubuntu en leur disant que c’était fait pour les Windowsiens.
J’avoue n’avoir jamais testé en groupe, je vais probablement le faire bientôt et j’ai toute confiance que la même méthode donnera les meilleurs résultats. La seule crainte que j’ai est d’en avoir un dans le groupe qui retransmette sa peur à tous les autres. Le groupe pousse facilement au panurgisme, et si le mouton de tête part de travers, c’est effectivement foutu pour tous. Mais je ne vois vraiment pas pourquoi ça irait mieux avec Ubuntu, puisque c’est justement une méthode qui a tendance à entretenir les peurs.
Non, puisque si tu as bien compris la méthode, c’est surtout le fait de casser les habitudes qui aide à en changer. Les entretenir (ou plutôt donner l’illusion qu’on va pouvoir les conserver) ne fait que ralentir l’évolution de celui qui apprend. Et le petit côté défi a son importance : « Tu n’as quand même pas peur d’une chose simplement parce qu’elle va changer tes habitudes ? Songe à toutes les fois où tu as dû changer tes habitudes : plus vite tu as oublié les anciennes, plus vite tu as acquis les nouvelles ! Pour GNU/Linux, je te garantis que ce sera pareil. Prêt à parier avec toi-même que tu y arriveras vite ? ».