Message aux Youtubeurs, Youtubeuses, et surtout à celles et ceux qui aiment leurs contenus

Nous venons de publier un article assez long sur le Framablog suite au fait que certains vidéastes se plaignant de Youtube se voient interpellés systématiquement par l’injonction « T’as qu’à passer à PeerTube ! ».
https://framablog.org/2020/10/29/message-aux-youtubeurs-youtubeuses-et-surtout-a-celles-et-ceux-qui-aiment-leurs-contenus

Nous aimons PeerTube (c’est quand même nous qu’on le fabrique), nous y croyons, mais on voulait expliquer aux vidéastes comme à leurs communautés pourquoi « passer à PeerTube » était potentiellement plus complexe qu’il n’y paraît.

Ce billet n’est ni de la fausse modestie, ni se tirer une balle dans le pied, il s’agit surtout d’être honnête et factuel, pour que chacun⋅e puisse se faire une idée.

Nous ouvrons ce fil sur le forum de Framasoft, afin que la discussion puisse y être plus simple (abonnement, modération, notification de réponse, etc) que sur le Framablog.

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Je plussoie ce billet; mais …- il faut bien un mais mais celui ci n’est pas pour invalider les arguments, mais pour les élaguer- ce billet me semble avoir deux publics, les youtubers d’un côté et les fan de peertube de l’autre, et ses deux ensembles peuvent se croiser.

Si je comprend le but du billet c’est de dire aux fans de ne pas en faire des caisses, donc d"éviter le prosélitisme et aux youtuber de faire attention au chant des sirènes, surtout s’ils n’aiment la natation.

Il mériterait donc presque deux déclinaisons avec les points de vue de chacun.

Je fais clairement partie des fans et ce type de billet sonne comme un salutaire rappel au bon sens : chacun voit midi à sa porte.

Il m’est arrivé de recevoir une vidéo sur mon instance peertube lorsqu"elle était encore ouverte au public d’un youtuber qui avait fait les frais de la politque de google de donner algorithmiquement suite à toutes les notification de copyright infringement alors qu’il s’agissait d’un droit de citation. Ceci dit ce youtuber n’a pas migré sur mon instance et a du d’ailleurs poster sa vidéo à plusieurs endroits redondants en attendant de retrouver sa place sur sa chaîne youtube d’origine.

Entre temps j’ai refermé l’ouverture de compte et mon instance est plus reservée à mes amis ou des personnes en ayant besoin.

Je laisse ceci ainsi car j’ai restau ce soir et le confinement arrivant ce sera peut être le dernier avant longtemps …

Coucou, me sent un peu visé parce que j’ai fait ça

J’entends de ne pas tomber sur quelqu’un en mode apôtre venant pourfendre le chien d’infidèle, ce qui effectivement est loin d’être anecdotique comme comportement dans le libre.
On peut aussi essayer de se coordonner pour ne pas faire trop masse.
Tellement l’impression d’un autre côté que ces moldus ont du mal à réfléchir au delà des ouillères, reste focalisé sur le gratuit sans ce rendre compte de ce que ça peut leur coûter.

Il faut médiatiser le libre et les opportunités qu’il offre, sans entrer dans le religieux, mais c’est tellement complexe du mal à voir un chemin d’action.

On est tout à fait d’accord, mais au départ, je voulais juste faire une mise au point rapide sur ce forum en mode « On se détend : ne survendez pas PeerTube : l’outil est frais, la communauté grandissante, mais ridicule par rapport à celle de YouTube, et PeerTube génère ses propres frictions ».

Puis, j’ai rippé et ça s’est terminé en article de 15 000 signes :-/

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C’est vrai que ça n’est pas toujours simple, mais comme le disait @plhardy : chacun voit midi à sa porte.

Donc :

  1. on reste zen
  2. on regarde si le ou la vidéaste connait déjà PeerTube (oui, ça peut prendre du temps de fouiller pour trouver l’info)
  3. si elle ou il ne connaît pas, ne pas se contenter d’un « Passe à PeerTube ». C’est peut être pas la bonne solution pour elle ou lui.
  4. si vraiment ça paraît pertinent, alors pas de souci pour dire qu’il existe d’autres solutions que Youtube, dont PeerTube, sans en cacher les inconvénients. Être dans le dialogue ouvert plutôt que dans le conseil ou l’injonction.

On a rien à vendre, donc on est pas obligé d’être expéditifs :slight_smile:

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De mon côté, j’ai créé il y a deux ans maintenant https://videonaute.fr/, une instance qui se veut collaborative, francophone et orientée jeux vidéo/art, et je ne fais que peu de publicité et ne rabâche pas à longueur de journée aux vidéastes JV qu’iels doivent passer sur PeerTube. L’instance est ouverte sur invitation et c’est simple de publier sur Videonaute. L’instance est financé par ma poche ou les dons quand il y aura besoin. Pour tout ceux qui ne sont pas attaché à la publicité préroll de YouTube, ça reste abordable. :yum:

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Les vidéastes utilisant Youtube, ont déjà mis un pied dans le libre, consciemment ou inconsciemment. Parce que Youtube c’est aussi une plateforme Linux, du HTML5, qu’il y a de grande chance qu’il y ai du ffmpeg et des tas d’autres outils libres derrière.

Chez ceux qui font du direct, ObsStudio semble déjà pas mal, et même de plus en plus, utilisé. Voilà, pour citer 2 choses qui me viennent à l’esprit. Donc, ils en sentent déjà les effets, parfois sans le savoir.

Si le libre apporte des solutions uniques, dans déjà beaucoup de cas les meilleures (succès d’Audacity, VLC ou ffmpeg. Apache, nginx, perl, ruby, php, node.js,. Les applications réseau en général qu’il domine largement, etc. il y a aussi encore beaucoup de domaine très précis où le libre n’a pas de solution, ou des solutions partielles ou complexe à mettre en œuvre. Il y a deux priorités qui peuvent ammener à d’autres succès : Regarder ce qu manque et est utile, et essayer de le faire, ça ne se fera pas tout seul. Certains libristes ne connaissent pas non plus toutes les applications par domaine et restent à des choix pas forcément les plus pertinents. Il paraît donc déjà important de faire découvrir aux libristes convaincus les solutions qui existent.

Un exemple en vidéo, un libriste d’Inde que je suis sur la partie ActivityPub du Fédiverse (trop le cantonnent à Mastodon, comme exemple) qui a fait un billet sur son blog des possibilités de ffmpeg, en disant qu’il y avait ça en plus d’Openshot, ou Shotcut. Je lui ai répondu par la liste des applications de montages vidéo existantes et la petite expérience que j’en ai eu, c’est peut être subjectif, mais ça permet d’en faire découvrir d’autres tout en parlant de leurs qualité, et à lui de tester et de faire son opinion. Il y a par exemple (ça intéressera probablement ceux qui veulent poster sur Youtube) Olive Editor, 0.1.2 et top et super stable, j’ai utilisé pendant 2 ou 3 semaines sans aucun bug/crash, la 0.2 qui a tout refait et semble jeune et plus de crash selon les bugs report et il faut la version nightly pour ArchLinux en raison d’un bug dans la nouvelle version de ffmpeg, pas de problème avec la 0.1.2, déjà bien mieux que d’autres logiciels similaires ayant plusieurs années. Il y a également Flowblade, la nouvelle version (2020.09) de Pitivi, ou l’éditeur vidéo intégrés à Blender. Je suis tout à l’heure tombé sur un bon tuto sur PeerTube d’ailleurs.

Finalement, le meilleur moyen d’attirer du monde au libre, c’est de faire des choses avec et de le montrer, et PeerTube suit aussi cette règle, plus ça sera aboutit, plus ça fera naturellement boule de neige. Insister pour dire que c’est bien, ça ne fonctionne pas, mais montrer ce qui se fait avec Krita à des amis peintres ou graphistes par exemple, faire des tutos. Quand un ami cherchait comment faire un montage vidéo je lui ai parlé de 2, 3 logiciels de montages, il a testé et vu que c’était mieux que les Freewares/version Limités, à cherché d’avantage et trouvé son bonheur avec Obs que je ne lui avait pas suggéré ou sinon pas avec le besoin qu’il m’avait décrit initialement. Il m’a dit que c’était exactement ce qu’il cherchait et qu’en plus il y a des tutos en français sur Youtube. Beaucoup de gens montrent leur dépendances aux tutos vidéos pour apprendre, et en français c’est un gros + pour les français qui sont souvent mauvais en anglais). Il faut d’abord des vidéos pour les gens qui produisent, pour les attirer vers la plateforme. Ils amèneront forcément dans leur sillage, des gens qui regardent (qu’ils produisent ou pas).

Les tutos ont le double avantage de montrer ce qu’on peut faire avec une application, et de montrer comment ça s’utilise. En mettre sur PeerTube sera probablement la meilleur possibilité qu’on puisse en faire, et donner le lien vers la vidéo PeerTube en premier aux personnes qui demandent des conseils sur un logiciels. Pour que PeerTube soit un succès, il faut :

  • 1 Le nourrir
  • 2 Que des gens les regarde.
  • 3 Les petit vidéastes pas très forcément libristes, mais qui voient des vidéos de qualité et un certain nombre de vues, commenceront à poster en double sur PeerTube+Youtube, ça fera toujours du contenu supplémentaire. Et en fait, c’est bien ce qui est en train de se passer.

Une partie des vidéastes que je suivais sur Youtube est déjà passée en double Youtube+PeerTube, comme Monsieur Bidouille par exemple, qui a d’ailleurs fait une excellente vidéo sur la nécessité du passage à PeerTube. Ça n’est pas désagréable surtout que depuis peu, Youtube me propose de plus en plus de vidéos de type idiocratique (comme dans le film) et ne me propose plus des vidéos de chaînes que je suivait pourtant régulièrement (non connecté). j’ai également l’impression que d’autres qui hésitaient à produire des vidéos, pour les mettre sur un site prédateur, commencent à se lâcher avec PeerTube :).

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Ces moldus ont du mal à réfléchir au delà des ouillères, reste focalisé sur le gratuit sans ce rendre compte de ce que ça peut leur coûter.

Là pour le coup, j’en sais quelque chose puisque c’est mon métier : ce n’est pas qu’un manque de capacités à réfléchir ou à prendre du recul. Il y a aussi un souci d’accessibilité de l’information. Les plateformes propriétaires sont spécifiquement conçues pour enfermer quiconque aurait le malheur de créer un compte dessus, à base de dépendance, de bon fonctionnement, de facilité, de dark patterns, de désinformation, etc.

Donc easy sur les moldus, merci :slight_smile: ce sont des usagers et des usagères qui cherchent juste à faire des choses : envoyer un e-mail, parler avec leurs petits enfants, faire bouger leur groupe de danse, s’entraider, partager des photos, etc. On ne peut pas vraiment leur en vouloir de ne pas prendre la route la plus compliquée, surtout quand les enjeux sont au mieux opaques et qu’elles ont des moyens limités tant financièrement que temporellement.

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