@qwerty pour moi le mouvement Colibris ne cherche pas a verdir le système actuel, même si en effet on est pas mal sollicité par des grosses boites pour faire du brainwashing, et que les rares fois ou on a engagé des partenariats avec des gros trucs on espérant les changer de l’intérieur, on est souvent sortis perdants…
Depuis nous essayons de fonctionner le plus possible avec des dons de particuliers et notre envie serait de vraiment changer le système, pour reprendre le lien sur l’éthique du colibri:
- Il est indispensable de changer de paradigme de société
Notre modèle de société actuel conduit l’humanité vers l’abîme.
Il est urgent de changer les paradigmes qui le sous-tendent afin de le réinventer :
Prendre conscience de la finitude de notre planète et accepter l’impossibilité physique d’une croissance infinie,
Aspirer à l’épanouissement individuel plutôt que subir un matérialisme forcené,
Privilégier l’enrichissement mutuel du féminin et du masculin à la prédominance des valeurs masculines,
Préférer la coopération et l’entraide aux rapports de domination et d’obéissance.
Autant de voies dans lesquelles chaque colibri s’engage dans le respect du bien commun, de la nature et des êtres humains.
La décroissance et la fin des rapports de domination et d’obéissance me paraissent contradictoires avec un capitalisme aussi vert soit il! Nous sommes sur la transition écologique, donc il y a forcement un moment ou cohabitent des choses paradoxales, mais ce texte de l’éthique nous rappelle la finalité souhaitée.
Ensuite je suis lucide que dans les faits, nos donateurs, il peut y avoir des gens qui travaillent chez Total ou Areva et qui filent 5 euros par mois a Colibris, plus pour se dédouaner que pour changer de système!
Moi-même habitant en Russie, je me rends a mon lieu de travail en avion (le moins souvent possible, hein) c’est qui est contradictoire et paradoxal…
Mais j’essaye de faire ma part a d’autres niveaux (promouvoir le libre et les licences qui font du bien commun, proposer des gouvernances a forte horizontalité, manger et consommer local, cultiver un jardin, vivre en habitat groupé…), Colibris de ce côté là offre pour moi un cadre bienveillant, où on me laisse moi-même faire ce que je veux avec mes contradictions, mais j’en prends conscience et j’ai des propositions de changements possibles et accessibles, et c’est donc a ce niveau que s’opère la transformation intérieure, a l’échelle de l’individu (et il y a une différence entre renforcer l’individu et promouvoir l’individualisme), puis forcement on travaille aussi sur le collectif, avec nos groupes locaux, nos modèles de gouvernance partagée, le communication non violente, nos moocs sur comment monter des projets collaboratifs avec des outils libres, etc….
Pour moi, et pour du coup faire le lien avec la superbe invitation à réfléchir ensemble de @Pouhiou lorsqu’on fait quelque chose, c’est obligatoire que cela ne soit pas parfait, et que donc cela puisse essuyer des critiques, voir des réactions d’une violence disproportionnée.
Mais si quelque chose que l’on fait provoque des réactions, c’est plutôt bon signe!
Juste des fois le feedback est un peu brut de décoffrage, et donc faut avoir une bonne résilience à encaisser des jugements et critiques parfois injustes et/ou infondées et ne garder que les pépites, mais je crains qu’il sera difficile de se défaire de cela car parfois on est dans la réaction, ou de mauvais poil, ou qu’un sujet nous tient tellement a cœur qu’on en devient irrationnel… c’est humain.
C’est aussi plus stimulant et romanesque de lever un lièvre dans une association qui a des valeurs positives mais qu’en fait ce sont des gros pourris que dénoncer des déjà pourris et tout le monde le sait!
On le voit même dans la formulation de @qwerty, Je mettais ça sur le compte de l’ignorance de ces points par les communicants de Framasoft sur cette association.
alors que Pouhiou et Pyg ont déjà rencontré les personnes en charge de Colibris pour discuter projets, au moins le directeur Mathieu Labonne et donc ont pu se faire une idée assez précise de notre association, de nos valeurs et des personnes de l’équipe. Alors que @qwerty se base sur des sources internet partisanes et un ressenti de plusieurs personnes sur les réseaux sociaux… Aussi sur les critères pour établir la confiance sur de hauts standards éthiques et moraux, je trouve la barre très haute d’entrée de jeu, pour moi il faut avoir des affinités de valeurs, puis faire ensemble, se rencontrer et apprendre à se connaitre, et ne pas chercher la perfection, mais savoir les points forts et les points faibles, afin de pouvoir être complémentaires et de ce fait pouvoir compter sur l’autre.